Il faut oublier les folies d’un jour pour faire place à celles du lendemain.

David Hume

Sur les conseils d’un ami, nous restons une nuit de plus sur Thad Lo. Nous avons de bonnes relations avec les autres Farang (= étrangers) sur place et il nous reste encore un bon nombre de cascades à visiter ! (Oui, ça sera le thème de cette grande boucle du plateau des Bolovens je pense. Mais avec cette chaleur, nous aimons trouver les points d’eau où nous baigner, ou au moins nous rachraichir…).

A la première heure, pour profiter de la fraîcheur, nous reprenons notre bolide pour aller visiter un Wat (= temple, vous vous souvenez ?) Qui lui aussi nous avait été recommandé. Le chemin qui y mène est caillouteux, mais entre des arbres et des bambous, donc très frais. On s’enfonce dans la forêt doucement où nous sommes accueillies par des statues d’hermites, des 12 signes du zodiac chinois et finalement par les deux grands gardiens de la porte de l’entrée du temple.

L’endroit est frais, agréable, apaisant. Les arbres centenaires nous font une ombre bienvenue, nous observant de toute leurs sagesses. (Oui, c’est bien nous en tout petit, là, dans les coins de la photo)…

Un petit bouddha géant trône au milieu de cette forêt (Oui… désolée de cet oxymore, mais des bouddha géants on en voit partout. Leur grandiloquence peut atteindre des sommets). Celui-ci était donc petit.

Des bâtons d’encens sont plantés un peu partout, des rubans autour des arbres, des petits mots cachés dans leur tronc, quelques statues un peu partout. Nous nous asseyons sur les racines de ces grands arbres et prenons un temps pour méditer avant de repartir.

L’aventure continue, nous filons vers une cascade. Nous garons notre scooter sur un parking payant (ne jamais garer son scooter sur des endroits libres ou gratuits au Laos si vous souhaitez le retrouver. Toujours le faire surveiller ET le cadenasser en partant… ouaip, on est plus en Thaïlande…). Nous decendons 1001 marches pour arriver au final, au sommet de la cascade qui surplombe bien 200m de vide.

Nous décidons de nous frayer un chemin et remontons la rivière, sautillant entre les cailloux, évitant les lianes sur les berges, tombant sur un petit autel et des paysages à couper le souffle.

Une fois heureuses de cette balade, nous nous décidâmes à aller nous baigner. En dehors du fait que nous soyons au soleil à plus de 200m au dessus du vide, l’eau était vaseuse. Tristes de cette vision, nous rebroussons chemin, montant ces escaliers à sec et décidons de retourner nous baigner le long du Thad Lo. (Thad = cascade). Le besoin d’eau était imminent. Pourtant, nous décidons d’explorer la rive d’en face notre gîte, mini zone d’urbex dont je n’ai pris que des films.

Traversant ce pont de bois branlant, je me dis que le paysage est vraiment remarquable. Et cette eau m’appelle. De plus en plus fort. Munie de mon short et de mon tee-shirt (Oui, il est interdit de dévoiler son corps dans l’eau, au risque de choquer les personnes qui vivent ici), nous nous immergeons dans le frais, couveres des genoux aux coudes. Jusqu’au moment où un barissement nous fait nous retourner : un éléphant se rafraîchissait lui aussi dans la cascade. Rencontre inattendue et assez folle.

Sisi, on le voit à gauche de la photo !!! Attendez, je fais un gros plan :

Les heures les plus chaudes étant passées, (passées dans l’eau), on repart pour une mini marche de découverte de la cascade au dessus de nous. Cascade d’où nous avons pu voir de très jolis sauts.

Pensant notre journée bien terminée, nous retournons à notre chambre d’hôte, on se douche, on mange un délicieux repas d’adieu avec nos amis français et la tenancière du gîte et là….

boum

boum

boum

boum

Les fenêtres et le sol tremblent. Un son venu de l’autre côté de la rive retenti à une force qui je pense serait bien interdite en France (sauf peut-être en rave ?). Nous sommes à 2 km une riviere nous sépare et notre cœur saute dans notre poitrine à chaque coup de basse. La musique étant d’une qualité rare dans le domaine de la nuisance sonore qui détruit chaque petite once de douceur et de calme à l’intérieur de nous, Ninon décide de boire. Et de boire beaucoup pour oublier. C’est d’ailleurs grâce à ça que nous arrivons avec nos comparses allemands et français à la convaincre d’aller à cette fameuse fête de village, qui n’a lieu qu’une fois par an et qui nous rend tous curieux.

Une petite ruelle à été aménagée en street food et jeux de forains, la cour de l’école quand à elle était devenue une véritable salle de concert à ciel ouvert, le bar empli de « beerlao » coulant (un peu trop) à flots. Devant cette scène, face à ces personne alcoolisées et à ce son beaucoup trop fort, nous nous imaginons une foule en délire, dansant, sautant, faisant les fous.

Quelle ne fut pas notre surprise, lorsque nous voyions toutes ces personnes statiques, debouts, droites, quelques aventureux se risquant un bras en l’air. Comment avec tant d’alcool et tant de son on pouvait ne pas bouger ? Cette question me reste encore en suspend dans la tête. Moi qui croyais le fait de bouger le corps au rythme des musiques comme quelque chose de naturel et universel, je me fais maintenant la réflexion d’une potentielle adaptation sociétale et culturelle. De leur côté ? Du nôtre ? Des deux ?

L’ambiance avec mes 5 autres comparses se faisant, j’oublie ces questions au fur et à mesure de la danse, déhanchant mon corps en mode rock et tribal fusion, au rhytmes des sons si brutaux et cadencés. Nous nous y amusons.

Fun fact : Un laotien est venu danser avec nous, tout grand sourire qu’il était, à nous serrer la main pour dire bonjour… et à marchander avec les deux hommes du groupe une nuit avec l’une d’entre nous ><…

On m’avait dit que tenir la main d’une femme en publique indique au Laos que celle-ci est une prostituée mais je ne pensais pas cela valable pour une poignée de main pour dire bonjour… En repensant à nos manières de danser assez contrastées d’avec les locaux, nos tailles de grandes femmes blanches qui dominent un peu la population, ces sourires et ces lâchers prises ont dû peut être paraître exotiques… Toujours est il que nos deux représentants mâles de la troupe n’ont rien vu et rien compris à ce qui se passait, jusqu’à ce que la personne qui demandaient nos faveurs ne se fasse gentiment mais efficacement sortir de la soirée, porté en sac à patate sur l’épaule de la sécurité tellement ses comportements étaient flagrants.

Sur cette anecdote, nous écoutons une partie du concert qui commence après le gros son, finissons par rentrer au final vers minuit, pour s’endormir fatiguées, sans plus entendre le bruit de notre lit tellement nous tombons exténuées.


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