« Dès fois ça veut, dès fois ça veut pas. Et quand ça veut pas, ça veut pas. »

Mon père ce philosophe

Après une merveilleuse soirée avec beau coucher de soleil et billard en bonne compagnie, avec une nuit dans un super nouvel hostel, tout ne pouvait qu’aller bien.

Une grasse matinée, nos vètements lavés, reparties pour une journée de snorkeling dans ce nouveau spot le « plus meilleur du monde ». Achat d’une nouvelle crème solaire car j’ai finie l’ancienne et…

A partir de là, tout fout le camp.

Nous sommes assises au restaurant le « poseidon », où nous prenions notre repas du jour avant d’aller nager avec les poissons. Vu que les indices UV sont bien violents en Thaïlande, nous décidons de passer notre crème solaire obligatoire bien avant d’aller nager, pour qu’elle absorbe bien dans notre peau et pas qu’elle se répende directement dans l’eau.

Mais voilà, au moment de l’étaler, je me rend compte qu’elle me rend toute blanche. Elle ne s’absorbe pas. Comme les vieilles crèmes pourries de notre enfance. J’ai l’air de blanche neige en style industriel. Rayée de blanc partout.

« Do you need some more ??? »

Me demande le serveur du bar en me tendant ma crème solaire et en explosant de rire de concert avec Ninon…

Moment de solitude.

Je suis blanche et je me sens très seule.

(Bon, en vrai, jme marre très fort aussi tellement la situation est cocasse)…

Et évidemment, je perds le bouchon de cette crème merveilleuse, ce qui me fait paniquer à l’idée de la voir renversée dans mon sac, en laissant un truc collant que je ne pourrais jamais retirer.

Et là.

Assise sur ma chaise. À réaliser ce geste anodin de tartinage de pâte blanche sur ma cuisse, je sens une micro tension. En écho apparaît instantanément une douleur aigüe et fulgurante dans le dos. Un quart de milliseconde plus tard, le bas du dos est coincé. Ni geste malheureux ni posture malheureuse, juste ce que j’appelle un mauvais mojo. C’est toujours comme ça, ça ne prévient pas. Et ça pourri littéralement la vie. (Habitude de ces maux de dos violents depuis mon adolescence…).

Je me dis que cette fois-ci j’ai de la chance : je suis en maillot et j’ai la mer à côté. Nager devrait me détendre car « c’est bon pour le dos ». Mais déjà, va falloir l’atteindre la mer 😅. Marcher fièrement en roulant des mécaniques sur la plage, je peux oublier. Me voilà repartie en mode mère-grand, à claudiquer à demie courbée.

Pour continuer, le ciel se couvre. Les nuages arrivent. La mer s’agite, la transparence de l’eau se trouble. Je me noie à chaque vague qui passe lorsque je remonte à la surface pour enlever la buée de mon masque. Je VEUX voir ces poissons !!! C’est mon dernier jour dans un des plus beaux endroits de snorkeling au monde… je ne lâcherai pas. Je veux revoir mes barracudas, je veux revoir cette merveilleuse vertèbre de baleine que j’avais découvert la veille, je veux nager dans les bancs de poissons perroquets et les entendre encore machouiller les coraux avec fougue. Une petite partie de l’élastique de mon masque de casse et s’emmêle dans mes cheveux. Impossible de le retirer. Impossible de le remettre. Je continue de boire la tasse, ne nageant pas aussi vite que d’habitude pour me maintenir à la surface. Sous l’eau, je reste blanche à rayures. Pour une fois, l’appellation de zèbre me colle à la peau. J’arrive à me dépêtrer de tout ça et jette l’éponge après 45 minutes de lutte avec les vagues. Le temps est couvert, lourd, il va pleuvoir.

Je récupère mes affaires. Me douche tant bien que mal dans les toilettes du bar. Je boîte, mais mes muscles sont encore chauds, j’arrive à marcher.

On reprend notre bolide express, j’ai du mal à tenir les descentes, mais jusque là je m’en sors. Je fais la liste des médocs que j’ai emmené dans mon sac à dos et… j’ai oublié les anti-inflammatoires. Et autant vous dire qu’étant habituée aux dérivés morphiniques pour mes douleurs de dos, c’est pas avec un doliprane que je vais tenir le coup. Pas le choix, je vais donc tester la médecine locale : Ninon me dépose devant un salon de massage thaï.

J’ai à faire à la doyenne du salon. « La meilleure » d’après ses collègues. Me sentant rassurée et entre de bonnes mains, je la vois sortir de dessous la table : un burin et un maillet en bois…

Dois-je vraiment vous conter la suite ?

1h30 de… ? Découverte de nouveaux bleus tout le long de la colonne et le fait de ressortir de là bien plus cassée au niveau douleur qu’à mon arrivée (mais je me tiens droite ceci-dit !). Le bilan est donc mitigé. Même si je ne crois pas que je vais me former à cette méthode… j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur ^^.

Je rejoint Ninon au resto, 1h30 plus tard, (Ok, sans compter les 30 minutes de marche pour les 600m qui nous séparaient), donc 2h plus tard. Resto dans lequel nous avions mangé la veille et sympathisé avec le barman, Andy. Qui aujourd’hui fut de bien mauvaise compagnie, certainement dû aux disputes d’avec sa femme et à la gueule de bois de la cuite qu’il avait prit la veille. (On a repéré avec Ninon que la plupart des expatriés qui vivent sur les îles sont soient perchés, soient malheureux, soient défoncés, soient les trois… Ce constat nous fait poser pas mal de questions sur le pourquoi).

Bref. Il est l’heure d’aller sur le Ferry. Nous avons réservé ce fameux Ferry de nuit et nous ne voulons pas le rater. Ninon part en éclaireur devant. En courant un peu car, comme je l’avais dit plus tôt, le ciel était couvert. Et nous marchons sous de vraies trombes d’eau. Les trombes d’eau tropicales. Celles où on à l’impression qu’on nous jette des sceaux d’eau perpétuels. Et où j’avance à l’allure d’une vieille tortue arthritique. Avec quelques hurlements brefs lors de décharges de douleurs, larmes associées et coincages douteux qui me font prendre des postures bizarres avec mon sac à dos de 70L sur le dos. Le tout trempée. (Avouez, je dresse un beau tableau)…

J’arrive à monter dans le ferry avec l’aide de ma comparse. (Échelle + lombalgie + gros sac à dos : check). Victoire.

J’arrive à mettre un pyjama, du baume du tigre sur le dos et je ne bouge plus de la nuit, dans ce lit sur planche au sol, au sein d’un grand dortoir aux murs dorés.

On arrive à 5h du matin à Chumphon. Ensuite encore une dizaine d’heures en mini bus pour arriver à Bangkok, puis une traversée de la ville pour arriver dans mon auberge de jeunesse. Le tout avec un dos toujours HS.

Arrivées à Bangkok, Ninon repars vivre de nouvelles aventures vers d’autres îles merveilleusesdu coté de Koh Kood.

Moi je reste là, pour commencer, demain : une nouvelle formation de massage, rien que pour vous !!!

Catégories : Voyage en Thaïlande

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