Le touriste ne croit aux choses qu’après les avoir transformées en clichés

Pascal Bruckner

Koh Tao… Une île paradisiaque, qui rassemble tous les clichés en son sein. Une île pour les touristes, par les touristes, pleine de touristes. Dont hélas je fais parti. (Et je l’assume mal 😅).

Nous avons eu l’idée saugrenue de se trouver un hôtel juxtaposant le port pour une raison simple, aller se dénicher un ferry de nuit (fantasme du moment) pour revenir dans les terres pour la suite de nos pérégrinations.

NE FAITES JAMAIS ÇA !!!!!

Chopez un coin paradisiaque loin de tout, car l’emplacement le long de la route principale qui mène au port est juste infâme.

On croise là bas un club de plongée tous les 10m. En soit c’est pas « mal » mais comment trier le bon grain de l’ivraie là dedans ? Faire la distinction entre le piege à touristes et les découvertes en sécurité et respectueuses de l’environnement ? Choisir un « Padi » est déjà un bon début. C’est un label international. Y’a plus qu’à espérer que le ou la formatrice soit bon.ne. Quelques marques ou pub nous ont quand meme fait rire : mon preferé restant le « frenck kiss divers : the deeper, the more pleasure » pour sa pub over clichée, même si le « I want to dive free » avec Freddy Mercury en plongeur tient la seconde place…

En dehors des vendeurs de rêves sous marins, on retrouve des vendeurs de rêves éveillés : des joints en vente PARTOUT, accompagnés de leurs champis magiques ! Il y a aussi des magasins de bikinis, de tee-shirt avec des marques de bière locale imprimés dessus, de sacs et de masques de plongées, des « 7 eleven » (petit supermarché 24/24, 7/7 très connu de thailande, y’en a partout) pleins de crèmes solaires et de cartes sim pour touristes, 1001 vendeurs de rue aguicheurs, des loueurs de motobike tout le long de la rue nous alpagant à CHAQUE fois que l’on passe, pour verifier si on a pas besoin d’un taxi ou d’un scooter…

Infernal.

Littéralement infernal.

(Ok, ça reste tout de même moins infernal qu’Hammamet… Ici, les gens ne te courent pas après en essayant d’échanger ta fille contre des chameaux – oui c’est du vécu – mais par rapport à ce que j’ai vu depuis 20 jours, le fait qu’on nous harponne me choque un peu. Ce fameux moment où tu veux juste te balader et découvrir et où ton espace d’intimité est constamment bousculé).

Plus d’étrangers ici que de locaux. Mais du coup les locaux parlent remarquablement bien anglais.

Tout est là pour le plaisir éphémère et superficiel. Soirées de folies, drogues en vente partout (alors que les seules cigarettes que je fume au monde sont interdites dans ce pays 😅 – oui, vous savez, ces petites cigarettes indonesiennent pleines de goudron qui sont au clou de girofle que j’avais ramené des Philippines…), corps de rêves dans tous les sens (avec strings sur fesses bien moulées et cheveux longs pour les personnes en bikinis et des dos tellement musclés qu’on dirait des abdos pour les porteurs de caleçons de bains), j’ai l’impression de faire du snorkeling en plein air dans un banc de clichés.

C’est à se demander ce qu’on fait là… Mais bon, j’ai voulu visiter les différents types d’îles, j’assume. (Et pourtant, c’est une île bien moins touristique de Koh Samui, Koh Phi Phi ou encore Phuket, je n’imagine pas ce que ça doit être les rues et les plages là bas…)

Tiens d’ailleurs, clichés du jour :

– les russes ont vraiment de loin les corps les plus travaillés. Des mannequins. On dirait que Barbie et Ken ont été sculptés d’après eux. Et ils font la gueule (comme les français aussi souvent). En général, on les reconnait à ça. C’est impressionnant. Faut tout de même avouer, les muscles, c’est pas dégueu à regarder. (Je reste une femme éduquée dans une société française – société qui aime privilégier l’esthétisme du corps à la nécessité de sa fonction -, j’ai moi aussi mes travers à bosser…).

– Les espagnols sont ceux qui parlent le plus fort. Mais… vraiment fort ><.

– Les français et les allemands sont en sacs à dos, mais les français de la marque queshua.

– Et contrairement à Bangkok, il y a peu de chinois sur les îles, mais ceux qui s’y aventurent voyagent avec des gros bagages à roulettes.

Voilà, fin des clichés qu’on a pu observer…

Pour revenir à nos moutons et couronner cette déception d’arrivée, nous avons été assez tristes de quitter notre merveilleux petit bungalow de Koh Phangan pour une chambre double d’auberge de jeunesse, avec une unique fenêtre qui s’ouvre sur un mur. Fenêtre qui ferme à peine, laissant passer les moustiques et évidemment le bruit de la rue la plus passante de l’île.

Des traces de pattes de chat sur les draps « blancs », de la moisissure sur les murs, une odeur d’humidité, les murs vraiment sales (des gens on fait du catch avec leurs chaussures dessus ?), tout ça pour avoir la climatisation et un écran, histoire de pouvoir commencer à travailler mon podcast via mon téléphone. (Oui, ce blog et tout ce qui est créé durant ce voyage, est réalisé depuis un téléphone portable… c’est fou ce que la technologie me permet de faire maintenant).

L’ambiance est cher payée pour au final, ne pas pouvoir parler dans un micro tellement on entend la rue. (Sans compter que bosser au frais c’est mort, sinon la clim couvre ma voix…). On découvre des déconvenus et on apprend à les gérer. Mais bon, le podcast, c’est pas pour tout de suite… ça risque d’arriver après mon voyage 😅.

Et en vrai, tout ça, c’est marrant. Ça me permet de faire ce que j’aime le plus : observer, me marrer de voir que y’a rien qui marche et m’adapter.

L’adaptation du jour en conséquences : rejoindre un bar sur la plage, faire une photo cliché dans une balançoire sous le coucher du soleil et boire des bières (en vrai, surtout de l’ice tea pour moi…), en rignochant de la vie. Par ce que bon, je me plains, mais on est quand-même pas mal ici ^^

Catégories : Voyage en Thaïlande

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