« One moment can change a day, one day can change a life, and one life can change the world. »

Un des nombreux mantra du bouddha

Formation terminée. Et nous allons vivre le lendemain, donc aujourd’hui une journée qui n’aura pas de sens tellement nous allons changer d’atmosphère en peu de temps.

Nous partons pour un temple, au nord de la ville, pour réaliser une célébration 4 en un : une magnifique pleine lune, le jour du bouddha (la plus grosse fête religieuse bouddhiste), la crémation de la personne décédée à Soppong, le jour de son anniversaire…

Vous ais-je dit que ces 10 derniers jours ont été intenses ?

Arrivés à 7h au temple, nous attendons à une foule immense ou des célébrations tout autour de nous. Mais rien. Pas un chat. Nous sommes seuls. On trouve ça étonnant. On se dirige vers le temple principal, quelques prières retentissent, alors nous nous y faufilons. Nous faisons le constat que la religion attire une ancienne génération, principalement féminine. Cela me rappelle les églises. Des fidèles d’un autre âge. Mais une prière attire ma mémoire, quelques phrases que nous psalmodions avant chaque enseignement de massage, chacun des jours de formation. À force de les avoir beaucoup répétés ces derniers mois, je me suis surprise à pouvoir prier avec eux, le temps de quelques phrases. Une heure passe. Nous sortons profiter du soleil encore assez frais. Ce temple est aussi un sanctuaire pour animaux, des lapins, des oies, des vaches et des buffles ont été recueillis. (Mon petit cœur à fondu pour ces merveilleux lagomorphes, dont l’un d’eux avait perdu ces oreilles…)

Cela permet un petit moment de rien. Ou on lâche notre esprit à juste regarder ces petit culs de lapins sautiller. Ne pensant plus à la cérémonie qui va suivre.

9h approche. La cérémonie va commencer. Nous avons aucune idée de ce qui nous attend. Une crémation bouddhiste. Dans une langue inconnue. Une aventure spirituelle en sorte. Nous sommes 8. Nous venons de partout. France, USA, Thaïlande… Nous ne nous connaissons pas. Et c’est l’entraide humaine et le soutien qui nous réunit. Des moines. Un cercueil du meilleur goût. Un chat. Des offrandes. De l’eau. Des fleurs en papiers. On ne comprend rien. Mais on s’exécute, dans le respect et le cérémonial qui est demandé dans ce genre de moment.

Mon passage préféré fut la participation de ce chat à clochette à cette cérémonie. (Notez le flegme de ce moine qui caressait ce chat encore quelques secondes avant la photo).

La cérémonie est touchante. Dure. Belle. Et ridicule à la fois. De mon point de vue de profane, on a agité des trucs et donné des machins, sans trop comprendre pourquoi. Le symbole de la corde pour l’aider à rejoindre son paradis, c’est très beau. Celui de verser de l’eau dans une coupe pour symboliser tout ce que l’on a de kon a offrir, c’est tres beau. Offrir des vêtements de cérémonies aux moines sur cette même corde devient beaucoup plus floue. Ça reste néanmoins une expérience incroyable. A suivre le corps dehors sous une forte chaleur, à faire trois fois le tour de l’endroit où à lieu la crémation… Le tout enveloppés de chants religieux thaïlandais. Avant d’aller offrir à manger aux moines, et écouter une nouvelle fois leurs prières.

Nous repartons après un repas frugal, pour aller se faire masser dans une école que je découvre ce même jour, la old medecine hospital thai massage school.

Le directeur de l’établissement nous a fait une visite complète du lieu et cette école donne vraiment envie. Autant dans ses enseignements que dans ses lieux et sa philosophie. Donc forcément je pose plein de questions, pour de futurs formations. Et qui sait, peut être dans quelques années devenir prof à mon tour ?

Nous repartons pour l’hôtel d’une amie, finir la célébration de cette journée, avec une bière à la main (ou un coca pour moi) et les pieds dans l’eau de la piscine du 7e étage…

Et on discute. Des heures. Et on rit. Des heures. Tout y passe. La politique, le sexe, la philosophie, la science, la fiction. Puis on a faim. Nous sortons manger ces burger en sachet au 7 eleven du coin. Et on passe par les jardins d’un ancien mall abandonné, pour y commencer un peu d’urbex. C’est la nuit. L’ambiance est légère, sereine, flottante, parfaite.

Il est 1h du matin. Nous nous disons au revoir, avec la ferme intention de traverser la moitié du globe pour nous retrouver un jour. On se commande un Grab taxi pour rentrer dans notre auberge de jeunesse. La tristesse, le deuil, la fatigue, la joie, le bonheur de cette soirée, la félicité de ces rencontres, nos émotions font de véritables montagnes russes.

Je croise un étudiant en massage thaïlandais dans le hall de l’auberge. On discute tous les deux. Il me montre 15 minutes de son massage qui je vois reprend différents types de pratiques. On se donne des conseils, des avis, on a une fervente discussion sur les pratiques et les techniques, alliées à l’anatomie. Pourquoi telle pression, pourquoi tel muscle ? Je me rend compte que parler massage peut être aussi captivant que le pratiquer et que j’ai mine de rien accumulé pas mal de savoirs dans ce domaine (merci mes professeur.e.s). Cela m’égaye. Mais je ne tiens plus, le sommeil m’emporte de cette si longue journée qui dans ma perception à duré plusieurs semaines. Mais je lui rendrait la pareille le lendemain matin, avant de partir pour un interminable trajet de 24h de bus pour le Laos.


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