“Si tout est illusion, nos illusions sont illusoires.”

Quelle desillusion…

Comme son nom l’indique, je pénètre aujourd’hui dans l’enceinte d’un palais immense, demeure royale thaïlandaise. Elle n’a de demeure royale que le nom et le prestige, le roi vivant en Allemagne, et la reine en Suisse…

Le billet d’entrée est bien plus cher que les autres visites sur bangkok (500 bahts), mais le prix comporte la visite du temple du bouddha d’émeraude, le musée royal, le musée du tissu de la reine et un spectacle de danse traditionnel nommé Khon à l’opéra royal.

Ce fut une journée pleine de promesses, qui au final s’est avérée être pleine de désillusions. Après la visite de wat arùn et wat pho, je me suis habituée je pense, à être ébaubie de finesse, de beauté, de grandeur, de calme et de sérénité. Mon souvenir de cette visite est plutôt fade et vide de sens.

  1. Le musée de la reine est fermé le lundi.
  2. Le bouddha d’émeraude n’est pas en émeraude
  3. Le roi et la reine vivent en Europe
  4. Le palais est principalement fait de murs blancs
  5. Le spectacle de danse Khon n’était pas un spectacle de danse Khon
  6. Du monde, du monde, beaucoup trop de monde, malgré le fait d’être arrivée tôt…

Les désillusions du jour une fois citées, nous pouvons commencer la visite sur de bonnes bases.

Wat Phra Kaew, ou temple du bouddha d’émeraude. Les photos et vidéos étant interdites au sein du temple, merci Wikipedia pour cette photo libre de droit.

(Pour les curieux qui veulent en savoir plus sur l’histoire de cette statue, vous verrez, elle est pleine de rebondissements et je pense très sincèrement que c’est ce qui lui donne sa valeur…)

C’est une toute petite statue (76cm), faite de jadeite (mais l’appellation thaï ne veut pas dire emeraude, juste verte, c’est une mauvaise traduction qui l’a transformé en emeraude) et pomponnée telle une petite poupée avec des vêtements d’or, que les moines changent en fonction des célébrations. Cette petite cape me parle (trop chou), car c’est celle que j’ai pu apercevoir, de loin, de mes yeux. Petite coutume que j’ai appris : ne jamais s’asseoir les pieds devant, en direction du bouddha. Exactement comme le fait d’enlever ses chaussures dans chaque habitation, chaque temple, chaque lieu qui demande à être respecté. Ce qui vient du sol est sale/mauvais/impure. Alors on ne le met pas en direction du bouddha qui lui en général, représente ce qui est haut, ce qui est grand, le crâne, le ciel.

Autre coutume découverte ce jour : la bénédiction avec un bouton d’une belle grande fleur. On fait un don, on trempe la fleur, on se tape la tête et les épaules avec et… voilà. (Oui… à posteriori, il faudra vraiment que je me renseigne sur les significations de tout ça. Je garde un oeil très profane malgré moi)…

En revanche, les pourtours du temple sont grands, les côtés se ressemblent tous, ainsi que les étales à chaussures… avec mon sens de l’orientation bien connu, j’ai donc du faire deux fois le tour du temple en chaussettes sacrées avant de retrouver mes chausses… notez bien ou vous les posez !!

Une des ailes du palais royal en lui même. Vu du jardin.

Petite visite du musée du bouddha, un mix entre un musée royal (peintures des portraits des différents rois, de Rama I à Rama X – où j’ai repéré que ceux qui ont reigné plus de 10 ans se voient surnommés « the great »- , évolution de la monnaie, explication des décorations de la ville et des temples en vaisselle créée et découpée pour l’occasion – ce n’etait donc pas une blague -), et une collection infinie d’offrandes venues de par le monde pour le bouddha d’émeraude (quelques jolies faïences françaises attichées de petits anges en faisaient parti…). Pas de chaussures, pas d’appareil photo, c’est donc dépossédée de mes principaux atours que je visite humblement ce musée.

Pour finir ce début de journée, avant de rejoindre Ninon, je suis allé prendre une navette (que j’ai cherché… longtemps… en me perdant bien évidemment dans cet immense labyrinthe royal) pour rejoindre l’opéra royal et enfin aller voir ce qui m’enjaillait le plus : un spectacle Khon, qui certes ne durait qu’une demie heure, mais m’aurait conté une belle histoire. En me renseignant durant l’attente du début de séance sur Khon, je m’attendais à des scènes épiques d’Hanuman allant récupérer une princesse pour le prince de Thaïlande (histoire pompée d’un vieux mythe indien Râmâyana… Comme quoi, Disney n’a rien inventé…).

Khon, est la forme traditionnelle des danses thaïlandaises, qui n’était autrefois réservé qu’à la royauté. Pour en savoir + sur l’origine de Khon et l’histoire d’hanuman, c’est ici.

Au final, nous avons eu une demie heure de démonstration des danses traditionnelles thaïlandaises de chaque région, au fil des époques. Avec comme bouquet final, quelques minutes d’une scène de Khon. C’était très joli, très bien executé, culturellement intéressant, mais je reste déçue de par les attentes que j’en avais. Ça reste un mini spectacle pour les touristes, comme indiquaient les musiques finales occidentales très convenues, avec une touche d’humour gras qui n’avait rien à faire là.

Si je devais faire un bilan, cette journée fut très jolie, mais les messages assez creux pour mon petit cœur qui désire un semblant d’authenticité.

Je pars donc, du théâtre, avec mon gros sac à dos, en direction du métro, qui m’emmenera au bus de nuit, qui m’emmenera à un songthaew rose, qui m’emmenera à un songthaew bleu, qui m’emmenera à un long Boat, qui m’emmenera à un songthaew, qui m’emmenera à Ninon ^^. Pendant ce trajet, je la laisse vous raconter Koh Yao Noi. A très vite !


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